Lire la deuxième chronique des temps futurs : le rayon diabolique Les derniers pas de l’homme En trois lignes, froidement, les agences nous ont, il y a quelques jours, donné la nouvelle suivante : « Au cours de l’année 1920, 12,000 personnes ont été tuées et un million et demi blessées dans des accidents d’automobiles sur le territoire des Etats-Unis ». Si l’on admet que l’automobile est une invention relativement récente, dont les origines remontent tout au plus à une trentaine d’années ; le philanthrope ne saurait imaginer sans appréhensionContinuer la lecture « Les derniers pas de l’homme »

  La vie à Paris en 1987 C’était le 22 mai 1987. L’automne venait de faire place à l’hiver ; il neigeait, il gelait à pierre fendre : dans la salle du Collège de France attribuée aux cours de journalisme que l’État avait institués vingt ans auparavant sur le modèle des grandes écoles d’Amérique, dans une atmosphère de serre chaude, auprès des vastes poêles transparents où rougissent les charbons, devant six cents élèves noyés dans la fumée des pipes, au milieu d’un silence seulement interrompu par leContinuer la lecture « La vie à Paris en 1987 — Mirliton (1887) »

La ressemblance I Ce fut à Cannes que Pierre Géliot rencontra l’adorable marquise de Ronières, dont le divorce avait fait quelque bruit deux ans auparavant. Le jugement avait donné gain de cause au mari qui conserva la garde de l’enfant. Mais la marquise eut alors des défenseurs ardents qui la prétendirent victime d’une odieuse machination. Après le procès, elle vécut très seule, très retirée, ne recevant que quelques amis, en tout petit comité. L’un d’eux introduisit Géliot dans le cénacle. Marthe de Ronières avait alorsContinuer la lecture « Drames intimes : la ressemblance »

Un garçon boucher assassin de sa patronne Une tentative de meurtre accomplie avec une férocité inouïe s’est déroulée récemment à Boulogne-sur-Seine. Mme Arnaud, bouchère en cette localité, avait pris à son service un nommé Louis Trincot, âgé de quarante-trois ans. Celui-ci était ivrogne, brutal et violent ; il devint bientôt si insupportable que Mme Arnaud dut lui signifier son renvoi. Lorsque sa patronne lui présenta son remplaçant, le garçon boucher entra dans une violente colère. Il s’approcha de l’étal où se trouvait un énorme coutelas d’uneContinuer la lecture « Le crime de Boulogne-sur-Seine : un garçon boucher assassin de sa patronne »

  Philippe Éthuin a lancé les « jeudis québécois » sur son site personnel. La science fiction ancienne du Canada francophone n’est guère connue de ce côté de l’Atlantique. Certes les écrivains de la Belle Province n’ont pas donné beaucoup de textes relevant de ce genre mais il en existe tout de même. Les plus anciens datent de la première partie du XIXe siècle et nous nous arrêterons à la Seconde Guerre mondiale. Le regard porté est celui d’un Français, il est important de le noter car ilContinuer la lecture « La tête de saint Jean-Baptiste. Légende pour nos arrières-petits-neveux. — Wenceslas-Eugène Dick (1880) »

  Cette nouvelle de Jérôme K. Jérôme, déjà fort amusante en soi, paraît d’autant plus savoureuse lorsqu’on songe qu’elle fut écrite en 1899 par le célèbre humoriste anglais. Hier, soirée extrêmement intéressante : j’ai dîné au club socialiste avec quelques amis d’idées avancées, et quel dîner ! Le faisan truffé fut un poème. Quant au Château-Lafitte, je n’en ferai pas un mince éloge si je dis qu’il valait réellement le prix qu’on nous l’a fait payer. Après dîner, tout en fumant (et je vous prie de croireContinuer la lecture « La nouvelle utopie ou le monde en l’an 3000 — Jérôme K. Jérôme (1899) »

  Armand Silvestre, « Histoire épouvantable », Gil Blas n° 151, 17 avril 1880 I Ce sera en 1900. Non ! c’était en 1900, puisque l’usage est, je ne sais pourquoi, de raconter les histoires au passé. Après tout, imaginons que j’écris ces lignes en 1910 et qu’il y a dix ans que l’aventure eut lieu. Cette hypothèse n’est pas plus invraisemblable que beaucoup d’autres. Donc, c’était en 1900. La peine de mort n’avait pas encore été abolie en France, mais il y avait une quinzaine d’années, pourContinuer la lecture « Histoire épouvantable — Armand Silvestre (1880) »

Le Géant d’Acier Chapitre V de La Maison à vapeur de Jules Verne (1880)   Je ne sais pas de plus complète stupéfaction que celle dont les passants arrêtés sur la grande route de Calcutta à Chandernagor, hommes, femmes,enfants, Indous aussi bien qu’Anglais, donnaient des marques non équivoques dans la matinée du 6 mai. Franchement, un profond sentiment de surprise était bien naturel. En effet, au lever du soleil, de l’un des derniers faubourgs de la capitale de l’Inde, entre deux épaisses haies de curieux,Continuer la lecture « Jules Verne — Le Géant d’acier (La Maison à vapeur, 1880) »

  ALFRED JARRY « Commentaires pour servir à la construction pratique de la machine à voyager dans le temps » par le Dr Faustroll (1899) [qui était Alfred Jarry ? — qu’est-ce que la Pataphysique ? — la bibliothèque du Dr Faustroll] I. LA NATURE DU MILIEU  Il n’est pas plus malaisé de concevoir une Machine à explorer le Temps qu’à explorer l’Espace, soit que l’on considère le Temps comme la quatrième dimension de l’Espace, soit comme un lieu essentiellement différent par son contenu. On définit usuellement le Temps :Continuer la lecture « Alfred Jarry — « Commentaires pour servir à la construction pratique de la machine à voyager dans le temps » par le Dr Faustroll (1899) »

Mellonta Tauta (Ce qui doit arriver) « À bord du Ballon l’Alouette, » (1 avril, 2848)   Il faut aujourd’hui, mon cher ami, que vous subissiez, pour vos péchés, le supplice d’un long bavardage. Je vous déclare nettement que je vais vous punir de toutes vos impertinences, en me faisant aussi ennuyeux, aussi décousu, aussi incohérent, aussi insupportable que possible. Me voilà donc encaqué dans un sale ballon, avec une centaine ou deux de passagers appartenant à la canaille, tous engagés dans une partie de plaisir (quelle bouffonneContinuer la lecture « Edgar Allan Poe, Mellonta Tauta (1849) »