Ce feuilleton a été publié pour la première fois dans Le Petit Français Illustré, en 1890. JADIS CHEZ AUJOURD’HUI I. Terribles projets d’un savant méconnu. Mon ami Célestin Marjolet était un homme très fort, un grand savant, cependant il ne pouvait parvenir à se faire prendre au sérieux par le public. Il y avait à cela plusieurs raisons, d’abord il ne mettait pas de lunettes, il portait tous ses cheveux et il avait trente-cinq ans. Or, je vous le demande, quel singulier savant doit êtreContinuer la lecture « Albert Robida — Jadis chez Aujourd’hui — Épisode #1 »
René d’Anjou (pseudonyme de Mme R.M. Gouraud D’Ablancourt, 1845 — 1941), « La vie d’une mondaine en 1997. Nouvelle fantaisie inédite » in La Jeune mère ou l’éducation du premier âge. Journal illustré de l’enfance, n°289, 1897 — John, chauffez mon coupé. Cet ordre donné, la jolie, comtesse ou baronne etc. — toutes les femmes sont jolies et toutes sont titrées à cette époque — met la main sur un bouton de cristal, visible dans une boiserie de son cabinet de toilette. Une armoireContinuer la lecture « René d’Anjou — La vie d’une mondaine en 1997, (1897) »
Pierre Véron Une consultation médicale en l’an 2000 in Le Monde Illustré 23 septembre 1882 Encore ne sommes-nous qu’au début des expériences et des audaces de ce genre. Ils en verront bien d’autres, nos arrière-neveux ! Je me figure assister à une consultation aux abords de l’an 2000. — Docteur, je viens vous consulter pour un malaise. — Quel genre de malaise ? — Docteur, j’ai une douleur aiguë qui me prend là du côté droit. — Ah ! Est-ce ici ? — Ici et plus haut.Continuer la lecture « Pierre Véron — Une consultation médicale en l’an 2000, (1882) »
Georges Renard (1847 – 1930) Notre époque vue de l’an 3000 in Revue Demain n° 88, 9ème année, janvier – février – mars 1921, p 4-6 Vers l’an 3000, quelque historien chinois ou hindou, s’occupant à étudier notre époque, pourra écrire à peu près ceci : « En ce temps-là, l’Europe était encore à demi sauvage. Elle était divisée, et le reste du monde avec elle, en barbares et en civilisés. « Les barbares avaient trouvé moyen de déshonorer la guerre, en la rendant atroce, etContinuer la lecture « Georges Renard — Notre époque vue de l’an 3000, (1921) »
Dans le texte du célèbre discours de Marcellin Berthelot prononcé le 5 avril 1894 au banquet de la Chambre syndicale des Produits chimiques se dessine une anticipation heureuse que permettraient les progrès de la chimie. Messieurs, Je vous remercie d’avoir bien voulu nous inviter à votre banquet et d’avoir réuni dans ces agapes fraternelles, sous la présidence de l’homme dévoué au bien public qui est assis devant moi, les serviteurs des laboratoires scientifiques, parmi lesquels j’ai l’honneur de compter depuis bientôt un demi-siècle, etContinuer la lecture « La chimie de l’an 2000 — Discours de Marcellin Berthelot (1894) »
Mellonta Tauta (Ce qui doit arriver) « À bord du Ballon l’Alouette, » (1 avril, 2848) Il faut aujourd’hui, mon cher ami, que vous subissiez, pour vos péchés, le supplice d’un long bavardage. Je vous déclare nettement que je vais vous punir de toutes vos impertinences, en me faisant aussi ennuyeux, aussi décousu, aussi incohérent, aussi insupportable que possible. Me voilà donc encaqué dans un sale ballon, avec une centaine ou deux de passagers appartenant à la canaille, tous engagés dans une partie de plaisir (quelle bouffonneContinuer la lecture « Edgar Allan Poe, Mellonta Tauta (1849) »
Marcel Schwob La mort d’Odjigh in Le Roi au masque d’or ( 1893) À J.H. Rosny Dans ce temps la race humaine semblait près de périr. L’orbe du soleil avait la froideur de la lune. Un hiver éternel faisait craqueler le sol. Les montagnes qui avaient surgi, vomissant vers le ciel les entrailles flamboyantes de la terre, étaient grises de lave glacée. Les contrées étaient parcourues de rainures parallèles ou étoilées ; des crevasses prodigieuses, soudainement ouvertes, abîmaient les choses supérieures avec un effondrement,Continuer la lecture « La mort d’Odjigh — Marcel Schwob (1893) »
Pierre Véron UNE PRÉDICTION PHOTOGRAPHIQUE in Paris s’amuse (1861) Et le collodion montait toujours. I En ce temps-là, — vers l’an 2000, — le recensement triennal de la population parisienne donne un chiffre de 6.997.323 habitants, sur lesquels 3.975.000 exercent la profession de photographes. L’autorité, justement émue, convoque d’urgence un congrès de statisticiens pour aviser au double danger signalé par ces chiffres imprévus — qu’on aurait dû prévoir. Les délibérations du congrès durent un mois et demi ; quatre cent douze discours sontContinuer la lecture « Une prédiction photographique — Pierre Véron (1861) »