Voici déjà longtemps que, voyageur de commerce, je bats les routes du Sud-Est dans mon auto, pour les cirages, pâtes et vernis de chaussures. Au printemps de 1921, j’arrivai à G…, une petite ville des Hautes-Alpes. Mes meilleurs clients de la ville sont pour moi des amis. Ces braves gens mariaient leur fille le lendemain ; ils exigèrent que je sois de la noce, comme témoin. Je ne pouvais leur refuser cette marque de sympathie.Quelle noce, mes enfants ! Ce fut pantagruélique ; il n’y a pas d’autreContinuer la lecture « Le dictionnaire mécanique | Charles Torquet (1930) »

Un soir de l’année dernière, je me promenais avec mon ami Cros [Il s’agit de Charles Cros, poète et inventeur.] à travers l’exposition d’électricité. Il avait l’air de trouver cela très inférieur et prenait des mines tellement dédaigneuses devant tous ces foyers irradiants, qu’on eût dit qu’il portait le soleil dans sa poche. Un Monsieur qui l’observait d’un air vexé lui en fit la remarque.« Pardon, dit mon singulier ami, à qui ai-je l’honneur de parler ?– À M. Jablochkoff lui-même.– Fort bien, répondit l’auteur du CoffretContinuer la lecture « Les hommes luisants | Achille Mélandri (1882) »

Il n’est question actuellement que de l’invention d’un ingénieur anglais, M. Grindell Matthews : le rayon thermique qui tue à distance et qui arrête le mouvement des moteurs, dans une zone de rayonnement encore restreinte mais susceptible de devenir considérable. M. Grindell Matthews affirme avoir découvert — ce sont ses propres paroles — un rayon électrique capable de détruire dans un espace donné toute trace de vie. « Je puis, ajoute-t-il, mettre le feu à tous les explosifs connus, et, avec la quantité de puissance nécessaire fondreContinuer la lecture « Le rayon qui tue »

Tous les dimanches, dans les colonnes d’ArchéoSF, le fameux journaliste Jean Lecoq prend la plume dans la rubrique L’œil de Lecoq ! La science apporte constamment des espérances nouvelles à l’humanité, et fait travailler sans cesse l’imaginaire des hommes. Chacune de ses découvertes émeut ces chercheurs d’avenir, ces « anticipateurs », comme on les a désignés d’un nom nouveau, ces écrivains, ces artistes qui se plaisent à concevoir les possibilités de demain d’après les découvertes d’aujourd’hui, ces visionnaires qui furent, parfois, tel notre grand Jules Verne, des prophètesContinuer la lecture « Anticipations »

J’ai un ami, je pourrais en avoir deux ; son nom, je l’ignore, sa demeure, je ne la soupçonne pas. Perche-t-il sur un arbre ? se terre-t-il dans une carrière abandonnée ? Nous autres de la Bohème, nous ne sommes pas curieux, et je n’ai jamais pris le moindre renseignement sur lui. Je le rencontre de loin en loin, dans des endroits invraisemblables, par des temps impossibles. Suivant l’usage des romanciers à la mode, je devrais vous donner le signalement de cet ami inconnu ; je présume que son passeportContinuer la lecture « Théophile Gautier — Une visite nocturne (1843) »

Jehan Soudan, « Prophéties électriques », Histoires de l’autre monde, moeurs américaines, C. Marpon & Flammarion, 1884   PROPHÉTIES ÉLECTRIQUES   Prenez garde docteur, si vous lui cassiez quelque chose, comme j’ai fait l’autre jour à ce Parisien ! Les journaux électriques feraient un tapage !… — Oh ! il est all right à présent, fit l’autre médecin. Et s’adressant à moi : — Comment vous sentez-vous, monsieur ? — Mon cerveau est lucide, répondis-je, mais qu’est-il donc arrivé ? Il m’a semblé que le Capitole de Washington s’était écroulé sur moi. — Vous faites erreur,Continuer la lecture « Jehan Soudan — Prophéties électriques (1884) »