LA FIN DU MONDE Nouvelle posthistorique Caressant sa longue barbe blanche, le non-Dieu regardait la Terre : il souriait. C’était en l’an 3000. Les hommes étaient heureux. Plus de frontière ; partant, plus de guerre, plus de service militaire : le monde entier ne formait plus qu’une vaste République universelle. Plus d’églises, plus de curés ; partant, plus de haines religieuses. Tous les humains adoraient Dieu, mais simplement, directement, sans culte extérieur. Les maladies étaient devenues fort rares, car dès leur naissance les enfants des hommes étaient prémunis contreContinuer la lecture « La Fin du monde | Jean de Polane »
L’astronautique est à la mode. Un jeune savant, M. Esnault-Pelleterie, consacra même à cette science nouvelle une conférence à la Sorbonne. Comme pas mal de précurseurs, M. Esnault-Pelleterie se contente d’être un doux rêveur, voire un poète, et n’exécute ses voyages interplanétaires qu’en imagination. Mais, voici qu’un ingénieur allemand prétend que la place d’un savant astronautonier n’est pas seulement « dans la Lune » mais aussi « sur la Lune ». En grand secret — il n’a guère accordé d’interviews qu’à 473 journaux quotidiens — cet ingénieur ingénieux, etContinuer la lecture « Terre-Lune aller et retour, Michel Herbert (1930) »
M. Lambre se faisait les ongles, quand on frappa. — Entrez ! dit le directeur de la société connue sous le nom : « Les grandes recherches interplanétaires ». Un jeune homme parut. Un moins de trente ans, mais sans morgue, qui portait un visage timide, des yeux effarés et dont la barbe en forme de forêt – la forêt noire – dissimulait mal son trouble. — Vous avez à me parler ? demanda M. Lambre à son chef de service. — Non, répondit l’arrivant, qui se reprit, s’écriant : —Continuer la lecture « Le voyage dans la lune, Gaston Picard (1930) »
Lettre écrite de la Lune, in Le Passe-temps musical, littéraire et fantaisiste, Vol X, n° 247, Montréal, 10 septembre 1904. I Le trois de ce mois, à deux heures et demie de l’après-midi, je traversais le Parc Lafontaine, avant d’arriver à l’École Normale, but de ma course. Je cheminais, fatigué sous la chaleur d’un jour de plus, secouant par instant sur le bord herbeux des allées grises, en face de promeneurs désoeuvrés et dédaigneux, la poussière de mes tant vieilles chaussures, tant vieilles,Continuer la lecture « Lettre écrite de la Lune — L.J DOUCET (1904) »