Un de mes jeunes lecteurs du Tarn — très gentil garçon, si j’en crois la graphologie — me soumet une idée des plus ingénieuses, patriarcalement simple, mais encore fallait-il la trouver. L’éternelle histoire de l’œuf de Christophe Colomb !Publier cette lettre in extenso aurait merveilleusement convenu à mon genre d’activité ; mais l’administration du Journal ayant cru me devoir faire des observations sur ma désinvolture à imprimer, sans les recopier même, des correspondances de gens que je n’ai jamais vus, et à en toucher froidement le montant,Continuer la lecture « Ohé ! Ohé ! | Alphonse Allais (1894) »

Ne privons point nos lecteurs en particulier et l’humanité en général de la curieuse communication suivante que m’adresse un des plus éminents chimistes français : « Cher ami, « Il n’est certes pas dénué d’intérêt le récit que vous fîtes récemment de cette pauvre belle-mère mourant de frayeur au terrifiant spectacle d’un lion empaillé duquel, soudain, les yeux lancent des éclairs et la gueule de fauves rugissements. « Moi qui vous parle, ou plutôt qui vous écris, j’ai obtenu voilà plus de vingt ans (il y a prescription) leContinuer la lecture « Scientia liberatrix, ou la Belle-mère explosible, Alphonse Allais (1899) »

PREMIER ACTE — LES ÉTRANGLEURS DE HERNIES (La scène représente le refuge des bandits tragiques.) PREMIER BANDIT TRAGIQUE. — Depuis que nous assassinons les gens en étranglant leurs hernies, nous pouvons opérer en toute sécurité. DEUXIÈME BANDIT TRAGIQUE. — Les médecins concluent à la mort accidentelle de nos victimes. TROISIÈME BANDIT TRAGIQUE. — Notre procédé est de tout repos, mais il nous force à ne choisir notre clientèle que parmi les hernieux. DEUXIÈME BANDIT TRAGIQUE. — Cela nous oblige à de longues et pénibles enquêtesContinuer la lecture « Un crime sans précédent — Caju (1912) »

[Ceci se passe en l’an deux mille cinq cents]. Sur la terre où s’apaise la rumeur des hommes et des choses, où les voix deviennent graves, les gestes lents, les âmes songeuses, le crépuscule tend ses toiles de soufre et de sang, et le soir s’avance, solennel et recueilli, en l’apothéose glorieuse où s’achève le jour. De petits nuages cotonneux rutilent comme des sphères d’or. Des ballons fusiformes strient le ciel de longs jets de pourpre. C’est l’heure où les Parisiens s’évadent vers les campagnes,Continuer la lecture « L’essence de baiser — Gaston Derys (1898) »

  Quand les historiens du futur mélangent allègrement les époques, cela donne ce petit texte humoristique, publié dans L’Ouest Eclair le 2 novembre 1928, mettant en scène la rencontre entre Charles IX (roi de France de 1560 à 1574) et Gaston Doumergue (président de la République de 1924 à 1931) Sourires En ce temps-Ià, par une magnifique journée de juillet, Charles IX, roi de France, et sa mère, Catherine de Médicis, reçurent S.M. Gastounet (premier et dernier de sa dynastie puisqu’il était célibataire) sous les murs deContinuer la lecture « Quand Charles IX rencontre Gaston Doumergue… (1928) »

  Armand Silvestre, « Histoire épouvantable », Gil Blas n° 151, 17 avril 1880 I Ce sera en 1900. Non ! c’était en 1900, puisque l’usage est, je ne sais pourquoi, de raconter les histoires au passé. Après tout, imaginons que j’écris ces lignes en 1910 et qu’il y a dix ans que l’aventure eut lieu. Cette hypothèse n’est pas plus invraisemblable que beaucoup d’autres. Donc, c’était en 1900. La peine de mort n’avait pas encore été abolie en France, mais il y avait une quinzaine d’années, pourContinuer la lecture « Histoire épouvantable — Armand Silvestre (1880) »

FANTAISIE HUMORISTIQUE LE TRIOMPHE DE LA SCIENCE  par Joseph Montet (1852-1919) Première publication dans La Science Illustrée n°4 et 5, 22 et 29 décembre 1887, p. 62 à 63 et 76 à 78. Joseph Montet, romancier et nouvelliste, est né à Niort le 16 octobre 1852 et mort le 26 octobre 1919. Ancien élève de l’Ecole normale, il fut professeur de philosophie.    — M. Louis Vernet, de Paris ? fit Nathaniel Simpson en regardant une carte. Attendez ! Il prit sur son bureau un répertoire d’adressesContinuer la lecture « Le triomphe de la science — Joseph Montet (1887) »

  Pierre Véron Une consultation médicale en l’an 2000 in Le Monde Illustré 23 septembre 1882   Encore ne sommes-nous qu’au début des expériences et des audaces de ce genre. Ils en verront bien d’autres, nos arrière-neveux ! Je me figure assister à une consultation aux abords de l’an 2000. — Docteur, je viens vous consulter pour un malaise. — Quel genre de malaise ? — Docteur, j’ai une douleur aiguë qui me prend là du côté droit. — Ah ! Est-ce ici ? — Ici et plus haut.Continuer la lecture « Pierre Véron — Une consultation médicale en l’an 2000, (1882) »