I Pareil à la sève d’avril, le sang monte au renouveau séculaire dans le vieil arbre humain (le vieil arbre de misère). Sous l’humus des erreurs qui tombent pour s’entasser pareilles à des feuilles mortes, voici les perce-neige et les jonquilles d’or, et le vieil arbre frissonne aux souffles printaniers. Les fleurs rouges du joli bois sortent saignantes des branches ; les bourgeons gonflés éclatent : voici les feuilles et les fleurs nouvelles. C’est une étape de la nature. Cela deviendra les fourrés profonds où s’appelleront lesContinuer la lecture « L’Ère nouvelle, Louise Michel (1887) — Partie 1 »
Les journaux du mois d’août 3099 relatèrent un grand événement. À la fin de juillet, une feuille, qui était plus rapidement informée que les autres, avait bien annoncé l’étrange tentative. Mais les lecteurs étaient demeurés sceptiques. Ils devaient, cependant, se rendre à l’évidence : une centaine d’initiés avaient assisté à l’exploit accompli par M. Delaferme, et les chronométreurs officiels étaient sur le terrain. Nous empruntons, d’ailleurs, au Moniteur de l’Atmosphère des lignes qui rapportent avec précision les prodigieux essais de M, Delaferme et de ses émules.Continuer la lecture « L’homme qui marche — Fernand Nozière (1911) »
Ken « le Castor » était soucieux ! C’était un garçon de quinze printemps, auquel les hommes de la Tribu avaient donné ce surnom de Castor parce qu’il était adroit et industrieux. C’était, d’ailleurs, en regardant travailler les castors, que Ken était devenu comme eux. Il avait, en imitant ces animaux, apporté de grandes améliorations dans la construction des huttes ; mais cela ne lui suffisait plus. Depuis quelques jours, une idée le hantait ; cette idée était si hardie, qu’il ne la confiait à personne et n’osait l’exécuter. UnContinuer la lecture « Léon Lambry — Ken et son chien (1931) »
Anonyme Un épisode de l’an 2000 (1897) Première publication : Le journal du dimanche, 15 août 1897 En ces temps-là, il n’y avait plus d’oiseaux. La Terre était une ville énorme, toute d’acier, recouverte, en guise de voûte céleste, par un inextricable écheveau de fils télégraphiques et de rails pour les aérostats. L’homme avait réalisé le rêve de l’économie sociale et conquis sa dignité vraie. Aussi s’ennuyait-il ferme. Plus d’oiseaux, plus de fleurs ; à peine avait-on conservé les femmes. Il y en avait pourtant deContinuer la lecture « Un épisode de l’an 2000 — Anonyme (1897) »