Voyage aux ruines de Paris en l’an 3870 | Baronne Jenny d’Erdeck, 1870

Categories À la une, Les textes courts d’ArchéoSF

SOUVENIRS POLITIQUES ET LITTÉRAIRES D’UNE VIEILLE FEMME
VOYAGE AUX RUINES DE PARIS EN L’AN 3870

L’Empereur Napoléon Ier a dit que dans cent ans la France serait républicaine ou cosaque.
J’ai voulu que mes pauvres yeux allassent plus loin qu’un siècle.
J’ai désiré savoir ce que serait la France quand les temps chrétiens auraient doublé de valeur et d’étendue.
J’ai fait appeler, non un magnétiseur qui révèle le passé, non un physiologiste qui indique le présent, mais un sorcier de profession qui annonce l’avenir.
Il ne m’est pas désagréable de connaître ce que feront mes arrière-neveux.
Ils entreront dans la carrière, quand leurs aînés n’y seront plus.

Or, moi, faisant partie intégrale et intégrante de ces aînés-là, j’ai voulu connaître un peu leurs faits et gestes.
J’ai donc demandé le grand jeu de mon nécromancien.
Et il m’a appris ce qui se passerait à Paris en l’an 3870.
Je sais, Monsieur le Rédacteur, ce que vous allez m’opposer.
Vous me direz que mon nécroman ne mérite aucune confiance.
Et que je ne vais pas publier ici des nouvelles bien officielles.
Libre à vous d’être esprit fort. Moi, j’ai toujours eu grande confiance dans Mlle Lenormand qui avait prédit à Joséphine la créole qu’elle deviendrait impératrice.
Je la vois encore, dans son cabinet de la rue de Tournon, coiffée d’un turban, entourée de tarots et de cartes.
– Madame la baronne, me disait-elle, vous voulez sans cesse connaître l’avenir ; mais Dieu ne veut pas qu’on vous le dise. Quand on sait le sujet d’une pièce, on n’a plus envie de la voir ; votre mari vous adore, votre miroir ne ment pas quand il dit que vous êtes jolie : que vous importe le reste ?
Et elle me congédiait, sans vouloir m’en faire savoir davantage.
– Mais, lui demandais-je, vivrai-je longtemps ?
– Vous vivrez trente ans de plus que moi, répliquait-elle en riant.
Melle Lenormand est décédée à Paris en 1846.
Il y a vingt-trois ans…
Je suis en train de faire mon compte, et il reste encore quelques hivers à subir…
Donc je n’ai rien demandé à mon Nostradamus sur ce qui me touche personnellement.
Mais j’ai voulu savoir ce que serait Paris au 39e siècle.
Le nécroman a lu dans ses tarots.
Il a percé l’épaisseur des années, groupées par centaines, devant lui.
Puis il est retombé dans son fauteuil, comme un homme qui aurait accompli un long voyage.

Je lui ai laissé le temps de se reposer.
Quand on a franchi vingt siècles en un seul bond, et qu’on est revenu à son point de départ, on doit éprouver quelque lassitude.
Il demeura quelque temps dans une profonde méditation.
Puis il s’écria :
— Paris en 3870 ? Vous me demandez ce qu’il sera ? Mais il aura disparu de fond en comble, et des savants du nouveau monde seront envoyés en mission pour étudier ses ruines !
J’ai communiqué la prophétie à un de mes vieux amis, archéologue acharné.
— Cela ne m’étonne pas, m’a-t-il dit. Paris sera détruit assurément, d’ici deux mille ans, par l’esprit de parti, les hannetons, ou les tremblements de terre ; Paris redeviendra ce qu’il fut du temps de Lutèce, un désert, un vignoble, un marais, une île insignifiante.
— Vous vous moquez, lui dis-je.
— Je ne me moque pas, répondit l’implacable contempteur. Je ne veux même pas donner un démenti à M. Victor Hugo qui en annonçant l’avenir de Paris, a dit :

Au vingtième siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d’être libre. Elle sera illustre, riche, pensante, pacifique, cordiale au reste de l’humanité. Elle aura la gravité douce d’une aînée. Elle s’étonnera de la gloire des projectiles coniques, et elle aura quelque peine à faire la différence entre un général d’armée et un boucher ; la pourpre de l’un ne lui semblera pas très distincte du rouge de l’autre. Une bataille entre Italiens et Allemands, entre Anglais et Russes, entre Prussiens et Français, lui apparaîtra comme nous apparaît une bataille entre Picards et Bourguignons. Elle considérera le gaspillage du sang humain comme inutile. Elle n’éprouvera que médiocrement l’admiration d’un gros chiffre d’hommes tués. Le haussement d’épaules que nous avons devant l’inquisition, elle l’aura devant la guerre. Elle regardera le champ de bataille de Sadowa de l’air dont nous regarderions le quemadero de Séville. Elle trouvera bête cette oscillation de la victoire aboutissant invariablement à de funèbres remises en équilibre, et Austerlitz toujours soldé par Waterloo. Elle aura pour « l’autorité » à peu près le respect que nous avons pour l’orthodoxie ; un procès de presse lui semblera ce que nous semblerait un procès d’hérésie ; elle admettra la vindicte contre les écrivains juste comme nous admettons la vindicte contre les astronomes, et, sans rapprocher autrement Béranger de Galilée, elle ne comprendra pas plus Béranger en cellule que Galilée en prison. E pur si muove, loin d’être sa peur, sera sa force [sic Victor Hugo écrit « joie »].

— Eh bien, m’écriai-je, vous voyez bien que dans l’avenir notre Paris sera le fanal du monde !
— Oui, dans un avenir prochain, au 20e siècle ; mais vous me parlez du trente-neuvième, c’est bien différent ; j’ai fait à l’avance le procès-verbal des recherches et fouilles que feront les archéologues de l’an 3870. Victor Hugo les avait pressenties quand il a écrit ceci :

L’histoire de Paris, si on la déblaye, comme on déblayerait Herculanum, vous force à recommencer sans cesse le travail. Elle a des couches d’alluvion, des alvéoles de syringe, des spirales de labyrinthe. Disséquer cette ruine à fond semble impossible, une cave nettoyée met à jour une cave obstruée. Sous le rez-de-chaussée, il y a une crypte ; plus bas que la crypte, une caverne ; plus avant que la caverne, un sépulcre ; au-dessous du sépulcre, le gouffre. Le gouffre, c’est l’inconnu celtique. Fouiller tout est malaisé. Gilles Corrozet l’a essayé par la légende ; Malingre et Pierre Bonfons, par la tradition Du Breul, Germain Brice, Sauval, Béquillet, Pignaniol de La Force, par l’érudition Hurtaut et Magny, par la critique ; Félibien, Lobineau et Lebeuf, par l’orthodoxie ; Dulaure, par la philosophie ; chacun y a cassé son outil.

— Vos fouilleurs n’auront donc pas une tâche facile ! dis-je à mon savant.
— Assurément non ! Quand du sol abandonné sera sortie une immense forêt ; quand ces arbres, qu’on a tant de peine à entretenir vivants aujourd’hui, d’après les prescriptions de MM. les jardiniers du préfet de la Seine, profiteront de l’abandon des hommes pour sortir par milliers du limon de cette terre qui enfanta des forêts aux temps des Druides, alors les savants futurs auront peut-être quelque peine à se mettre d’accord.
— Ce travail sera intéressant à parcourir.
— Je ne suis pas, dit mon archéologue, le premier qui l’ai pressenti. Notre aimable Méry avait, il y a vingt ans, supposé comme moi des érudits cherchant Paris aux lieux où il fut grand et admiré. Les savants missionnaires de l’art au 30e siècle découvraient vers l’est de la ville disparue sous des masses de lichen et de lierre des tronçons d’une colonne triomphale.
Le stylobate n’était point renversé ; quatre aigles, attestant l’origine romaine de la colonne, subsistaient encore. Il y avait une inscription…

NEA POLIO. IMP. AUG.
MOMUMENTUM BELLI GERMANICI
ANNO 1805
TRIMESTRl SPATIO DUCTIU SUB
PROFLIGATI EX ÆRE CAPTO
GLORIÆ EXERCITUS MAXIMI DICAVIT

Cette inscription, quoique écrite dans un latin des plus médiocres, jetait un grand jour sur l’histoire antique couverte de ténèbres. Cette colonne triomphale avait dû être dédiée à la gloire d’une armée très considérable, exercitus maximi, par Nea Polion, général d’Auguste, Nea Polio imperator Augusti. Rien de plus clair. C’est le monument de la guerre de Germanicus, monumentum belli Germanici : achevée dans un trimestre, trimestri spatio ; fort mauvais latin, mais fort clair. La colonne fut construite avec le bronze pris du vaincu, ex ære capto profligati, c’est-à-dire avec toutes les pièces de monnaie de cuivre trouvées chez l’ennemi, ou avec son trésor, ære.
Méry raillait l’inscription, absurde par le fond et la forme, qu’on est honteux de lire sur le slylobate de la colonne Vendôme, et, disait-il, il y avait en 1805 une Académie des inscriptions et belles-lettres !
Mon archéologue m’affirma donc que l’idée n’était pas assurément nouvelle. Qu’il avait fait à l’avance le travail des fouilleurs du 30e siècle. Il me promit de me le laisser lire ; je l’ai copié…
Et je vous l’offre, Monsieur le Rédacteur, dans toute sa sincérité…

Compte-rendu des recherches sur l’existence de la ville de Paris, faites en parcourant ses ruines actuelles.

Par ordre du czar Nicolas XIX, nous nous sommes rendus sur les rives de la Seine, en nous orientant de notre mieux. Nous avons retrouvé tout le long de notre parcours des traces indiquant l’existence des voies de fer qui permettaient d’aller, en 1870, de Paris à Saint-Pétersbourg en 76 heures.
Triste temps où l’humanité croyait avancer en allant vite, comme si le semeur pouvait accomplir en courant son œuvre humanitaire.
Nous nous sommes bien pénétrés de l’esprit qui animait il y a deux mille ans la population parisienne et des lois qui la régissaient.
Il est utile de se souvenir qu’à l’époque dont nous parlons existait l’éducation obligatoire.
On troublait les cerveaux par une instruction que tous n’étaient pas à même de digérer.
On faisait ainsi, agissant sans discernement, lire des romans aux esprits pervers, des gaillardises aux jeunes femmes, des problèmes d’économie sociale aux naïfs ouvriers.
Dans l’espoir d’émanciper tout le monde, on troublait les esprits, on endurcissait les cœurs.
En guise de lumières, on allumait des torches.
Nos monarques du 39° siècle ont heureusement réparé les désordres de cette époque de chaos.
On a supprimé les voies de fer qui rapprochaient ce que le Créateur avait sciemment éloigné.
On marche, on agit, on pense par petites journées.
Les hommes sont redevenus moins ergoteurs, mais plus grands, plus forts et plus solides.
Et on a détruit tous les livres qui attristaient le genre humain en lui enlevant ses croyances, et conséquemment ses consolations, de quelque couleur, de quelque esprit qu’ils lussent.
On n’en a conservé des exemplaires, dans les bibliothèques, que comme on conserve les poisons les plus subtils dans les pharmacies afin de s’en servir avec prudence et connaissance du cause.
Les Parisiens ont laissé détruire leur cité, Babylone du 20e siècle, par trop d’esprit.
Il vint un jour où chacun fut avocat, magistrat, apprenti-ministre, architecte, peintre ou sculpteur.
Personne ne voulait plus être maçon, terrassier, agriculteur.
On avait bien inventé une mécanique pour labourer, semer, sarcler et vendre le grain au marché.
Le progrès en était venu à ce que le même mécanisme semait le lin et le rendait à l’agriculteur taillé en chemises plissées… avec des boutons solidement cousus aux manches et aux poignets.
S’enrichir vite était devenu la fureur du siècle.
Il se trouva un matin des mines d’or découvertes dans un recoin du nouveau monde.
Paris tout entier émigra, hommes, femmes et enfants.
Et alors il se manifesta un phénomène.
Les eaux de la Seine, qui étaient réputées fort inférieures sous le règne de Napoléon III, reprirent la réputation qu’elles avaient aux temps des rois primitifs.
Certains médecins d’Orient ordonnent encore aujourd’hui aux malades les eaux de la Seine qui sont excellentes pour les fièvres et les maladies d’obstruction.
Et les vignes cultivées aux environs d’Argenteuil rendraient, si elles étaient cultivées, un raisin qui ressusciterait le vin fameux qu’aimait si fort le roi Henri IV.
Nous avons parcouru, ayant un vieux plan en main le terrain qu’occupait la ville sur les deux rives du fleuve.
Les parapets sont tombés en décombres, et dans ses débordements la Seine s’étend sur les anciens quais.
Toutefois il n’y a aucun doute à avoir sur la possession de Paris par les Turcs, car nous avons retrouvé en entier un obélisque égyptien élevé par Ramsès, sur une des places qui fut Paris, et portant, en hiéroglyphes faciles à déchiffrer, la date de son élévation.
Non loin de là, nous avons découvert les restes d’un temple de style grec corrompu ; des colonnes de marbre de couleur étaient entassées les unes sur les autres. Parmi elles, nous avons découvert un fronton portant cette inscription :

Académie impériale de musique et de danse.

Les chapiteaux d’un poids immense représentent un aigle, gigantesque oiseau qui pourtant ne chante ni ne danse.
À quelques pas de là était un groupe représentant des femmes dansant en rond et dépourvues de vêtements suffisants.
Ce qui nous porte à croire que les danseuses de cette époque étaient mal rétribuées, puisqu’elles n’avaient pas de quoi se vêtir.
Nous avons vainement cherché dans les ruines de Paris quelques traces de l’application de la peine de mort encore en vigueur de 1870 à 1900. Nous n’avons trouvé dans les débris du Palais-de-Justice, aucun vestige de ce qu’on appelait le Glaive de la loi.
Aujourd’hui qu’on garde les grands coupables comme on garde les animaux féroces…dans les cages de nos muséums d’histoire naturelle, à côté des tigres et des serpent, il eût été intéressant de pouvoir avoir une idée exacte de cette guillotine dont ont tant parlé les médecins et les criminalistes anciens.
Les ruines de Paris ne sont pas absolument dépeuplées.
Sur le Mont Martre, où jadis on avait élevé un temple au dieu Mars, où plus tard on prétend que saint Denis prêcha le christianisme, habite un vieillard.
Il a près de cent ans.
Il vit comme les anachorètes de la primitive Église, d’eau claire et de racines.
Il se nomme Pie Vingt.
Il a fait vœu de pauvreté, et passe sa vie en prières.
De nombreux pèlerins venus de tous pays vont s’incliner devant lui et implorer sa bénédiction.
Il paraît que ses prédécesseurs avaient des palais, des ministres et des armées.
Il n’a qu’un ermitage creusé dans le roc.
C’est l’héritier de saint Pierre, le dernier pape élu, lequel a renoncé de lui-même au pouvoir temporel.
D’après les restes que nous avons trouvés de la grande cité, il paraît qu’elle avait rencontré un homme qui lui avait donné, par l’agrandissement des rues, l’air, premier aliment de la vie.
Nous avons trouvé vingt statues d’un nommé Haussmann, témoignages de la reconnaissance publique.
Mais à quoi servait d’agrandir les rues sans agrandir les maisons ?
Nos concitoyens seraient étonnés de voir en quel petit espace logeaient un Parisien et sa famille.
Les cafés, les magasins, les places, les carrefours étaient grands.
Les logis étaient petits. Il devait être malsain de rester chez soi. Du reste, la médecine était dans une période de stagnation.
On laissait mourir un vieillard, faute de savoir lui inoculer un sang jeune et régénérateur.
Un homme était vieux à 60 ans et une femme à 40.
On ne savait pas profiter de la respiration calme et modérée de l’être qui dort… pour lui faire respirer durant son sommeil les vapeurs conservatrices de ses poumons et fortifiantes pour sa poitrine.
Au lieu de tirer parti de l’assoupissement pour prolonger la vie, on laissait l’homme dormir dans son lit comme on laisserait brûler une lampe sans utilité.
On n’avait pas l’air de se douter que l’existence humaine se dépense comme une somme d’argent… et se dépense vite si on ne la dirige avec économie.
Nous avons recueilli de nombreux documents témoignant des mœurs de ces populations qui se sont fondues dans l’Orient, comme la lumière attire les millions d’insectes égarés dans l’air.
Nous avons retrouvé des débris de vélocipèdes, de crinolines, et des chevelures séparées des têtes qu’elles devaient avoir pour mission d’orner, ce qui nous fait supposer que les Parisiennes suivaient les coutumes du paganisme… où les filles vouaient leurs chevelure aux dieux.
Par exemple, dans les décombres d’une rue qui avait la réputation de loger les filles les plus hospitalières et les plus élégantes du 19e siècle, on a trouvé l’inscription suivante :

Tavu mave lava faavis ava lavosaveillave.
[Tu me la fais à l’oseille]

Il nous a été dit, par un érudit qui habita les solitudes d’un pays qui se nomme Asnières, que, durant le 19e siècle, il s’était glissé dans la population galante de Paris un idiome qui s’appelait le javanais, et que la phrase ci-dessus citée appartenait à ce dialecte ; nous y avons trouvé la preuve que déjà, sous les Napoléon, les Arabes prirent une revanche de la bataille d’Isly et de la prise d’Alger en introduisant le dialecte de Java dans la langue familière.
Du reste, l’Orient avait déjà mis sa main puissante sur cette partie de l’Occident.
On en trouve la preuve dans les noms de certains personnages : Ali…Gre, le banquier ; Ali…Zard, le chanteur ; Ali…Bert, le médecin, et tant d’autres noms musulmans que nous pourrions citer.
Ce qui nous a surpris le plus dans les décombres de cette cité jadis si florissante, c’est le degré auquel était arrivé la publicité en général et la réclame en particulier.
Nous voyons bien dans certains ouvrages conservés dans nos bibliothèques que tous les journaux d’Europe, même les journaux officiels des gouvernements, admettaient des annonces publiques, mais pour un jour.
Or nous avons trouvé ici un perfectionnement qui dut avoir lieu en 1910.
Cela s’appelait la publicité perpétuelle, c’est-à-dire la publicité garantie depuis le jour du payement de l’insertion jusqu’au jugement dernier.
Les avis au public n’étaient plus imprimés sur une feuille de papier délicat et périssable.
Ils étaient gravés sur l’airain qui résiste à faction du temps et aux ravages des siècles.
Nous sommes parvenus à découvrir une de ces tables de la loi… de publicité.
Elle était enfouie bien avant dans la terre.
Nous avons pu déchiffrer sur son étendue la phrase suivante dont nous ne tentons pas d’expliquer le sens :

LE MEILLEUR CHOCOLAT
EST LE CHOCOLAT PERRON

Le manuscrit de mon archéologue s’arrête là, et je ne crois pas un mot de ce qu’il contient.
C’est une aimable plaisanterie, et voilà tout.
La France ne périra pas. Paris ne s’arrêtera pas, comme un enfant gêné dans sa croissance.
Il y a 370 ans que François de Vendôme disait à propos de la sanglante Médicis :

Catherine Florentine
Est de France la ruine.
Catherine de Florence
Est la reine de France.

Et, ma foi, à l’heure actuelle, la France, dont la ruine fût si souvent prédite… ne s’en porte pas plus mal…

*

*         *

Baronne Jenny d’Erdeck, (pseudonyme d’Antoine-Joseph-Napoléon Lespès, 1815-1875), Voyage aux ruines de Paris en l’an 3870, Le Moniteur universel, numéro 32, 1er février, Paris, 1870

Si ce texte vous a plu, continuez votre lecture avec plusieurs livres de notre collection : Les Ruines de Paris, Paris Futurs, Futurs de province, et prochainement Archéologie du futur

Roxane Lecomte
Plus connue sur la toile sous le nom de La Dame au Chapal, arrivée chez Publie.net fin 2011, graphiste, est responsable de la fabrication papier et numérique, est passionnée de littérature populaire et d'albums jeunesse. N'a pas peur de passer des nuits blanches à retranscrire des textes sortis des archives du siècle dernier.

2 commenaires sur “Voyage aux ruines de Paris en l’an 3870 | Baronne Jenny d’Erdeck, 1870

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.