Des androïdes dansants ? Des inventeurs géniaux, mais un peu dérangés ? Des aérostats et des machines gigantesques ? Des prouesses technologiques et industrielles ? Des machines inédites et des mécanismes superbement complexes ? Le tout dans un XIXe siècle finissant doucement ? Voilà un catalogue des plus alléchants pour ce qui aurait pu être une anthologie de nouvelles steampunk.

Les textes de cette anthologie nous plongent au coeur des sources de l’imaginaire « steampunk ». Ils n’en sont pas pour autant des textes « steampunk » comme le rappelle Etienne Barillier dans sa préface.
La posture des auteurs du XIXe siècle et du début du XXe siècle est évidemment différente de ceux qui se revendiquent ou qui sont étiquetés « steampunk ». Ils imaginaient des futurs qui ne sont pas arrivés alors que le « steampunk » recrée un passé dans lequel le futur est arrivé plus tôt que dans notre réalité : le proto-steampunk lance ses « Et si ?… » vers l’avenir alors que le « steampunk » interroge le passé. Dans ces aller-retours entre passé et futur, des figures majeures se détachent comme Edgar Allan Poe, Thomas Edison, Jules Verne ainsi que des lieux communs dont a hérité le mouvement « steampunk » : ballons, dirigeables, automates, machines gigantesques fonctionnant à la vapeur…
Certains des textes rassemblés sont connus comme La Journée d’un journaliste américain signé Jules Verne ou Le Canard au ballon d’Edgar Allan Poe, d’autres sont de petites perles oubliées magnifiant la vapeur, relevant de l’edisonade humoristique, ou imaginant un monde dans lequel les automates côtoient les humains.
Tous ces textes extrapolent sur des données scientifiques et techniques de leur temps. Ils inventent un avenir dont se nourrit notre imaginaire contemporain.

Préface d’Étienne Barillier

Des androïdes dansants ? Des inventeurs géniaux, mais un peu dérangés ? Des aérostats et des machines gigantesques ? Des prouesses technologiques et industrielles ? Des machines inédites et des mécanismes superbement complexes ? Le tout dans un XIXe siècle finissant doucement ? Voilà un catalogue des plus alléchants pour ce qui aurait pu être une anthologie de nouvelles steampunk.

Le steampunk ? Pour mémoire, il s’agit d’un genre rétro-futuriste qui revisite le passé sur le mode de l’uchronie, mais en y injectant une dose d’imaginaire science-fictif ou fantastique. Le steampunk connaît actuellement une popularité croissante, notamment grâce à son esthétique immédiatement reconnaissable, faite de cuir et de cuivre, de corsets et de chapeaux hauts de forme.

Mais, comme vous le savez déjà, ces textes ne sont en rien du steampunk.

D’ailleurs, soyons aussi clairs que possible : aucun auteur du tournant du XIXe siècle n’a jamais écrit de steampunk. Et, au risque de choquer dans les chaumières, répétons-le bien haut : ni Jules Verne ni H. G. Wells ni aucun de leurs contemporains n’ont jamais écrit une seule ligne relevant du steampunk.

Cela pour deux raisons. La première est la plus pragmatique : le mot — inventé en 1987 par l’écrivain américain K. W. Jeter — n’existait pas ! La seconde est la plus subtile : le steampunk est une fiction rétro-futuriste, un retour du futur dans le passé, la projection de thématiques et de motifs modernes dans des cadres historiques antérieurs. Avec le steampunk, nous sommes dans une histoire alternative qui relève de l’uchronie.

Or Jules Verne écrivait des « voyages extraordinaires ». Lui et H. G. Wells, quand ils travaillaient un matériau fictionnel prospectif le faisait en imaginant leur futur, plus ou moins proche, plus ou moins fantaisiste, qui est devenu par la force des choses notre passé. Ils allaient de l’avant, imaginant ce que pourrait offrir la science de leur lendemain. Verne visait l’instruction de ses lecteurs, Wells avait quant à lui une conscience sociale plus affirmée. Ils étaient des auteurs de leur temps.

Leurs textes exploraient leur présent, évoquaient leur futur, dans un mouvement qui pointait dans notre direction, notre xxie siècle. Alors que le steampunk fait exactement le mouvement inverse : il regarde vers le passé pour mettre en perspective notre présent et parfois interroger notre futur. Autrement dit, le steampunk explore le passé, ses cultures et ses motifs en les détournant.

La richesse d’un tel recueil est alors de nous rappeler d’où nous venons. Elle est également de proposer un voyage dans un imaginaire oublié, ou parfois par trop simplifié. Trop souvent le steampunk se contente de regarder du côté des maîtres et de nous proposer des variations autour de Nemo, Robur ou d’une attaque martienne. Or la littérature populaire du XIXe siècle a bien plus à proposer.

Le lecteur amateur de steampunk peut trouver nombre d’enseignements à la lecture de ces textes. Le plus fascinant est de voir apparaître les germes d’une fiction de la science, qui ne s’appelle pas encore science-fiction.

Dans ces contes cruels, la science n’est encore qu’un divertissement, un prétexte à l’aventure et au mystère, toujours raconté avec un petit sourire en coin. L’homme ne craint pas encore la machine.

Le steampunk perd souvent cette légèreté de ton. Le romanesque demande du réalisme, de la psychologie et des crises ! Mais cette gravité tient aussi à sa nature profonde. Dans son voyage à rebours vers le passé, le steampunk côtoie les deux Guerres mondiales, il sait ce que la science a pu offrir comme machines de guerre et de destruction. Il sait aussi que l’âge des explorations et des découvertes ne séduit plus les foules et que les figures de l’explorateur et du savant n’ont jamais été aussi pertinentes que projetées dans le passé.

Ces textes ne sont pas du steampunk. Ils en sont les plus lointaines racines, plongées dans les profondeurs de notre imaginaire.

Table des matières

« Mademoiselle de la Choupillière » — Jacques Boucher de Crèvecoeur dit Boucher de Perthes
Le Canard au ballon — Edgar Allan Poe, Traduction de Charles Baudelaire
La Guerre en 1894Adrien Robert
Josuah ElectricmannErnest d’Hervilly
Le Journal de l’avenir — Charles Cros
Le pont sur la MancheMichel Verne
L’Express-TimesLouis Mullem
L’InventionWilly
L’Adam-futur — Pimpinelli
La faillite de la science — Gaston de Pawlowski
Au XXIXe siècle ou La journée d’un journaliste américain en 2889 — Jules Verne

Informations

PAPIER
DATE DE PUBLICATION 25 novembre 2015
PRIX 12,50€
ISBN PAPIER 9782371774315
PAGES 156

NUMÉRIQUE
DATE DE PUBLICATION 25 novembre 2015
PRIX 4,99€
ISBN NUMÉRIQUE 9782371771338

Plongez aux racines du steampunk !