Un homme invisible en Bretagne ?

Tel est le thème des Mystères de Coat-er-Urlo paru anonymement en 1923 dans Les Petits Bonshommes (une publication pour la jeunesse), et totalement tombé dans l’oubli jusqu’à aujourd’hui.

La quête de l’invisibilité remonte à la plus haute antiquité. Dans La République de Platon, Gygès découvre un anneau permettant de se rendre invisible à volonté, séduit la reine de Lydie, tue le roi et s’empare du trône. L’invisibilité octroie un immense pouvoir : l’impunité. Cet anneau traverse la littérature jusqu’au célèbre « anneau unique », produit par Sauron, que l’on trouve dans Le Hobbit puis Le Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien. Aux côtés de ces objets magiques, les écrivains, H. G. Wells en tête, ont conçu des moyens rationnels de devenir invisible. The Invisible man de H. G. Wells paraît en 1897 et est traduit pour la première fois en français en 1901. Nombre d’auteurs se sont inspirés de ce roman. Dès 1907, Louis Boussenard publie Monsieur… Rien ! Aventures extraordinaires d’un homme invisible dans lequel le professeur Lobanof met au point un procédé chimique permettant de rendre invisible un être vivant. En 1909, le film L’homme invisible, de Ferdinand Zecca, est produit par Pathé Frères : un voleur s’inspire du roman d’H. G. Wells pour mettre au point une potion d’invisibilité, mener à bien ses larcins et ridiculiser la police. Sous le pseudonyme d’Edmond Cazal, Jean de la Hire écrit un Joë Rollon, l’autre homme invisible (1919), hommage se voulant érotique au personnage d’H. G. Wells.

Pour rendre invisible le personnage de la nouvelle L’homme invisible (1927), l’écrivain Jean Mitsler use de la transparence des tissus organiques. En 1935, le narrateur du roman de Jean Desthieux Le péripatéticien expérimente l’invisibilité. En 1950, Henry-Gérard Viot et Pierre Devaux nous présentent L’écolier invisible.

Les Mystères de Coat-er-Urlo nous content la drôlatique aventure de Jean-Marie, vagabond recruté par un savant original, Monsieur Trégourec, qui mène des recherches sur l’invisibilité au cœur du bocage breton. Pour ce faire, il a isolé le triméthylamine de fluoriridium et il se met en quête d’un cobaye humain, aux confins des Côtes d’Armor et du Finistère, dans la Bretagne intérieure « où l’on croit encore volontiers aux fées, aux lutins et aux farfadets », dans les landes et dans les bois. L’ancrage géographique est affirmé avec la mention de lieux comme Huelgoat, Gouarec, Le Moustoir d’autres toponymes qui sonnent breton sans pouvoir être clairement localisés : si le château de Coat-er-Urlo ressemble à celui de Coat-an-Noz, Lan-Goélan, Closterpoher et Plouénour-Braz semblent plus difficiles à situer même si des hypothèses pourraient être avancées…

Sûr de son impunité, Jean-Marie échappe au savant et sème la terreur, profitant de son invisibilité pour multiplier les rapines et rire aux dépens des habitants. Mais tel est pris qui croyait prendre !

Informations

PAPIER
DATE DE PUBLICATION 14 juin 2017
PRIX 10€
ISBN PAPIER 978-2-37177-517-6
PAGES 96

NUMÉRIQUE
DATE DE PUBLICATION 14 juin 2017
PRIX 2,99€
ISBN NUMÉRIQUE 978-2-37177-175-8

Partez à la recherche de l’homme invisible…