Un ouvrier occupé à une réparation sur l’un des poteaux qui amènent la force électrique dans la commune de Russey a été victime d’un terrible accident. Il se tenait pour effectuer son travail, au moyen de crampons dont ses pieds étaient armés et d’une forte courroie qui lui tenait la taille, et sur laquelle, pour avoir les mains libres il se tenait les reins appuyés.
Le courant électrique avait été interrompu jusqu’à une heure déterminée, fixée pour la durée du travail. Absorbé par sa besogne, l’ouvrier laisser passer l’heure. Un faux mouvement l’ayant mis en contact avec un fil, un courant puissant de 3 à 4000 volts le foudroya instantanément.
Le cadavre, maintenu par les crampons et la courroie, restait fixé au poteau, tandis que le vêtement et le corps même de l’infortuné prenaient feu. Quelques ouvriers courageux voulaient aller détacher le corps. Fort heureusement le docteur Louvet, qui se trouvait au nombre des premières personnes accourues les empêcha de le faire et prévint de nouveaux malheurs. En attendant que la station électrique, prévenue, interrompît le courant, on dut, pour empêcher le malheureux d’être complètement brûlé, faire avancer des pompes et diriger des jets d’eau sur le cadavre.
Ce pénible drame a causé une profonde et légitime émotion.
Source : L’avenir du Cantal, 29 octobre 1899