À cinq heures du matin, Georges qui s’était amusé pendant une heure dans le wagon-bar, tout en dégustant son café, à écouter les amusantes conversations de deux yankees un peu gris, se racontant leurs fredaines à Paris, — car Georges parlait admirablement l’anglais — et qui ensuite était allé dormir, fut réveillé par une sensation de fraîcheur. Un de ses compagnons de route avait ouvert la portière. Le train n’était-il pas à quai contre la Touraine, qui allait remporter à New-York ?
Il avait bientôt fait de descendre de wagon, de traverser la passerelle et de monter sur le pont du navire, où il réclamait le commissaire du bord pour se mettre en règle, car il savait maintenant qu’on ne prend point d’ordinaire, au dernier moment, un billet pour de tels voyages.
Combien, une place de cabine ?
— Depuis trois mille francs jusqu’à quatre cent trente-sept francs cinquante.
Georges sourit. Il avait, en plus de quelque monnaie, emporté trois mille francs. Il aimait le luxe, mais force lui était de se montrer relativement modeste.
— La cabine de trois mille francs, dit-il, c’est la loge du Président, dans les théâtres, n’est-ce pas ? Mais je veux entre deux…
L’employé expliqua que, pour être seul, dans une cabine extérieure, il lui en coûterait huit cents francs — et encore était-ce le tarif d’hiver, car, pendant l’été, la même place coûte onze cents francs. — Georges estima que cela rentrait dans ses prix et il questionna sur le prix des transports ; il sut que les passagers de deuxième classe font le voyage en hiver de Paris à New-York pour deux cent soixante-treize francs, y compris le service, la literie, la nourriture, et même le coiffeur, etc., etc.
Georges fut vite casé dans la cabine où son installation fut promptement faite, puis il alla fumer un cigare sur le pont, en admirant le curieux spectacle de l’embarquement des colis.
Sous le hangar de la Compagnie Transatlantique, c’était une bousculade des porteurs, s’interpellant, accrochant à la grue, qui les soulevait, pour les descendre à fond de cale, les bagages des voyageurs descendus du train.
À l’avant du bateau, les émigrants montaient la passerelle, puis descendaient lentement dans l’entrepont, le « Carré des voyageurs de troisième classe ». On les pressait, passagers et porteurs, car l’heure de la haute mer qui permettrait à la Touraine de sortir du port, approchait. À sept heures, la marée devait être au plus haut niveau.
Le formidable sifflet du navire se faisait entendre, et la cloche du quai avait plusieurs fois sonné le rappel des retardataires, voyageurs qui, arrivés la veille au Havre, avaient passé la nuit dans les hôtels.
Enfin la cloche, le sifflet, la sirène, tout cela hurla, vibra, tinta à la fois ; les hommes de l’équipage et les portefaix enlevèrent les passerelles et la formidable masse de la Touraine s’ébranla majestueusement.
Georges se remémorait les incidents du dîner de la veille, chez son ami V… Tous les passagers de première et de seconde classe étaient sur le pont. Il faisait à peine jour. Sur les quais, c’étaient des parents, des amis, agitant leurs mouchoirs, envoyant des baisers…
Georges songea au sourire énigmatique de sa jolie voisine, et, lorsqu’il regarda le phare de Sainte-Adresse, la Seine, la Hève et le célèbre Pain de Sucre, ce furent les yeux de la jeune fille qu’il vit surtout devant les siens.
Cependant notre globe-trotter, qui n’avait pas encore vu la Touraine et était blasé sur les émotions de la mer, se mit en devoir de visiter le bâtiment. Il savait que c’était le navire le plus « vite » de la Compagnie. Il avait eu la chance de « tomber dessus ». Les cent soixante-trois mètres de longueur du navire, ses dix-sept mètres cinq de largeur, sa machinerie de douze mille chevaux, et ses onze mille six cent soixante-treize tonneaux de déplacement, laissent loin en arrière les pauvres petits navires à voile d’il y a cinquante ans qui franchissaient les douze cents lieues séparant le Havre de New-York, en six semaines, ou deux mois, suivant le vent. Ou comprend qu’alors on fît toujours son testament avant de s’embarquer.
Et Georges n’avait pas songé une minute à faire le sien, ― pas même à prévenir ses parents, des oncles et cousins d’ailleurs, ― à qui il écrirait de New-York, ce qui les surprendrait un peu, car il était invité par l’un d’eux pour tirer les Rois et l’avait oublié…
Il se trouva qu’il commença la visite par la salle à manger et fut ébloui par le luxe de cette salle où trois cent cinquante personnes peuvent, en même temps, prendre leur repas. Les maîtres d’hôtel y dressaient le couvert.
— Oui, monsieur, dans dix minutes, on sonnera le petit-déjeuner du matin.
Et Georges lut la carte : « Thé, chocolat, café au choix », et « Potage, ou soupe à l’oignon, fromages, vins blancs », et le maître d’hôtel expliqua que le petit-déjeuner pouvait être servi dans les cabines, et que c’était un acompte en attendant le déjeuner principal servi de dix à onze heures et demie, qui précédait le lunch, à une heure, lequel était suivi, à six heures, d’un dîner.
― Voulez-vous le menu du jour, monsieur ?
Et Georges lut :
DÉJEUNER
Beurre ― Céleri ―Huîtres
Viandes froides ― Pâté de Foie
Œufs au choix
Tête de Veau à l’Huile
Gibelotte de Lapereaux
Entrecôtes Persillade
Pommes Frites
Petits Gâteaux
Desserts
DINER
Potage Française ― Consommé Tapioca
Beurre ― Olives ― Variantes
Petites Caisses Monglars
Saumon Sauce Vénitienne
Gigot de Chevreuil Grand Veneur
Filet de Bœuf à la Génoise
Petits Pois à la Larbay ― Cèpes Parisiens
Dindonneau Truffé
Salades
Glace Hortense ― Nougat Moulé
Glace Vanille ― Desserts
Et, comme Georges souriait en lisant cette énumération :
— Il faut donner à manger aux poissons, déclara le maître d’hôtel.
Cependant l’on commençait à servir le petit-déjeuner, Georges se trouva assis à côté des deux Américains qui, pendant la nuit, dans le wagon- bar faisaient une énorme consommation de Cherry-Brandy. Il les entendit manifester l’intention de faire une partie de poker. Et il se rappela tout ce qu’il avait entendu raconter sur ces parties, parfois formidables, où l’on a vu des joueurs perdre, en deux ou trois jours, à bord, pendant qu’ils revenaient en France, la fortune acquise en dix ans, sur le sol américain. Georges se promit bien de ne pas risquer un sou de son argent, bien qu’il fût tenté d’assister à une de ces parties où les Américains, lui avait-on dit, montrent un estomac extraordinaire, dans le bluff Et il alla sur le pont regarder la mer, puis, comme il faisait un vent froid, s’installa dans le cabinet de lecture.
Ce fut la vie habituelle du bord : les connaissances vite faites, la conversation étant engagée entre inconnus, sur une observation faite, sur un mot prononcé à table. Si l’on se retrouve à terre, on ne se parlera plus, le plus souvent ; mais, entre les murs de cette prison qu’est un navire, on s’ennuierait vite si, entre gens bien élevés, on n’organisait point de petits cercles. Ce furent, comme dans toute traversée, des concerts, des bals, de longues stations à table ou au cabinet de lecture. Georges ne disait rien de son projet. Dans la bibliothèque de la Touraine, il avait trouvé quelques brochures de réclames de compagnies de chemins de fer américaines. Il prenait des notes, consultait les horaires.
— À quelle heure et à quel jour pensez-vous, monsieur, que nous arriverons à New-York ?
— Cela dépend, monsieur, du passage à Terre-Neuve. En tout cas, nous devons arriver normalement le samedi 9.
— Mais la Touraine n’a-t-elle pas fait déjà des traversées exceptionnellement rapides ?
— En effet, nous avons accompli un voyage en six jours et six heures ! Si nous ne rencontrons pas de glaces, tout ira bien, à moins que les pêcheurs de Terre-Neuve ne nous obligent à un ralentissement de la marche.
Et l’officier expliqua que, vu la saison, des blocs de glace, détachés des banquises des mers polaires et entraînés par les courants, se trouveraient vraisemblablement sur les parages du quarante-huitième au cinquantième degré de latitude nord et le quarante-sixième degré de longitude ouest. Il faudrait descendre vers le sud pour les éviter…
Mais la Touraine avait la « veine », non seulement on ne rencontra pas de glaces, mais encore aucun brouillard ne s’éleva dans les parages du banc de Terre-Neuve, et comme il n’y avait pas à craindre de couper des barques de pêcheurs, ces derniers pouvant apercevoir les feux du transatlantique et se garer, le capitaine faisait donner toute sa vitesse.
Les seuls incidents de la route avaient été des échanges de salut entre navires. On avait haussé les pavillons, pendant que les passagers agitaient leurs mouchoirs. La mer était bonne, disait l’équipage. Tel n’était point l’avis de tous les voyageurs dont la plupart, devant les formidables vagues qui se brisaient sur l’avant du navire, croyaient que c’étaient là des vagues de tempête.
Georges était anxieux de savoir à quelle heure on arriverait à New-York. Si c’était le samedi matin, il lui faudrait attendre jusqu’à dix heures du soir le départ du train du Grand Pacifique qui le conduirait de New-York à San-Francisco. Dans ces conditions, peu importait qu’il fût de bonne heure dans les rues de New-York. Mais qui sait, la Touraine filait si bien ?
― Eh bien ? dit-il à un des officiers. Le voyage est bon. Quand arriverons-nous ?
― Peut-être dans la nuit de vendredi à samedi, peut-être vendredi soir, s’il ne s’élève pas de brouillard.
— Mais, je vous prie, vendredi soir, à quelle heure ?
— Toujours assez à temps pour trouver un hôtel, monsieur, et même un bar ouvert… soyez tranquille…
Mais Georges n’était pas tranquille du tout. Voilà qu’il voulait, maintenant, arriver assez à temps, le vendredi, pour prendre, ce jour-là, le Pacifique-Railway ! Lui qui, au départ du Havre, se déclarait satisfait s’il l’avait pu prendre à coup sûr le dimanche soir !
Il s’en ouvrit à l’officier qui lui dit :
— Je doute fort, monsieur, que cela soit possible, car, à l’arrivée à New-York, en admettant que nous débarquions à huit heures, ce qui est improbable, il y a les formalités de douane, qui sont assez longues.
— J’ai une simple valise…
— Cela ne fait rien.
— Enfin, nous verrons !
Et Georges alla de nouveau consulter ses horaires.
Mais voici qu’il se sentait nerveux, de la nervosité accablante de l’homme qui se heurte à une idée fixe, alors qu’il n’est pas en son seul pouvoir de réaliser ses projets. Il éprouva le besoin de se distraire. Il avait, au déjeuner, revu les deux Américains, qui constamment se rappelaient les événements importants de leurs interminables parties, disaient les « fowls d’as » opposés aux « carrés de rois ». S’il allait voir cette fameuse partie ! Dans le salon de jeux — où le commissaire de bord interdit officiellement les grosses parties mais est bien forcé de fermer les yeux, car les joueurs n’ont qu’à représenter les louis par des décimes, quitte à régler ensuite les différences, ce qui revient au même, ― les deux Américains étaient assis à une table, avec un jeune Anglais et un troisième personnage couvert de bijoux qu’au premier coup d’œil, Georges, en vrai Parisien, jugea être parfait rastaquouère. Discrètement il s’approcha de la table, mais l’homme aux bijoux lui dit, fort poliment, en un français étrange :
— Ixequiouzez-moi, monsieur, mais vous savez sans doute qué, au poker, où l’on blouffe, il est oune peu gênant d’avoir quelqu’oune derrière soi ! sans mauvaise intenlioune, qué jé vous disais cela ?
— En effet, monsieur, dit Georges, vous avez raison.
— Si vô voulez voir, dit le jeune Anglais, vô pouvez .vô asseoir ici… et prendre les cartes… moi je aime mieux jouer à cinq que à quatre.
Georges allait se retirer.
Pourquoi pas ? se dit-il. Je ne risquerai pas grand-chose… Mon voyage est payé jusqu’à New-York… où je trouverai de l’argent et je ne sortirai pas plus de vingt louis de ma poche… D’ailleurs, je ne jouerai pas longtemps, puisque nous arrivons demain !
Mais Georges était joueur… Il s’assit aussitôt, prononça quelques mots anglais, pour montrer qu’il pouvait converser avec ses adversaires et il prit les cartes. Il avait un jeu superbe : « Un boul à la dame ». Il s’était caré d’un louis, comme les quatre joueurs. Il relança de quatre louis.
— Dix, prononça le rastaquouère.
— Toi, tu veux déjà me bluffer ! pensa Georges.
— Tenu !
Georges avait gagné. La partie se déroulait, animée. Georges ne tarda pas à s’apercevoir que ses adversaires tenaient de grosses sommes avec des jeux faibles. Lui, se montrait prudent, se retirait, en abandonnant sa mise, plutôt que de « relancer » avant écart.
— Ce serait amusant, songea-t-il, de gagner mon passage à bord de la Touraine.
Effectivement, au bout d’une heure, il avait gagné près de cinquante louis. S’il gagnait maintenant le voyage du Pacific-Railway ? Ce ne serait pas banal de faire le tour du monde, de battre un record, en outre, et cela sans débourser un sou ! Pourquoi pas ? Il s’était embarqué un vendredi ! Il avait toutes les veines !
Mais il perdit une série de petits coups. Puis, le jeu lui revint. Il avait devant lui treize cents francs, alors qu’il n’avait sorti que cinq cents francs de sa poche où il restait encore dix-sept cents francs, auxquels il était bien résolu à ne pas toucher.
S’il perdait le tas d’or et de billets amassé devant lui, il ne risquait que vingt-cinq louis, en somme, et avait des chances de « ratisser » les Américains qui tiraient des bank-notes de leurs portefeuilles bien rembourrés… Et, pendant qu’il se faisait ces réflexions, il ramassa des gantes, c’était merveilleux ! Une quinte au roi à la couleur ! D’emblée ! Et la « care » était forte, on avait passé la main, plusieurs fois sans « ouvrir ».
Il relança de cinq louis, avant écart puis, le coup tenu par les quatre autres joueurs :
— Je n’écarte pas, dit-il.
— Moi non plus, dit un des Américains.
— Dix louis de plus, dit Georges.
— Plus vingt-cinq, répondit l’Américain.
— Mon reste ! reprit Georges, en poussant sur le tapis tout ce qu’il avait devant lui.
Georges était convaincu de remporter. Il crut à un bluff de son adversaire qui reprit.
— Plus cinquante louis…
Abandonner le coup ? Il ne fallait pas y songer. Georges était un peu pâle, mais il n’hésita pas :
— Tenu ! dit-il.
On étala les cartes : l’Américain avait une quinte à la couleur à l’as. Georges avait perdu.
Il reçut le coup sans broncher, tira le billet de mille francs de son portefeuille, où il restait trois pauvres billets de cent francs, une misère.
Georges se leva, salua et allait sortir, congestionné, maintenant. L’Américain lui dit d’un ton flegmatique :
― Vous prendrez votre revanche, ce soir, monsieur.
Georges s’inclina en disant :
—Je l’espère bien.
Mais il était maintenant « échaudé ». Quelle idée l’avait pris ! Était-ce assez bête ? Enfin ! il pouvait avoir des fonds à New-York. La perte n’était pas telle qu’il s’en affligeât.
Puis tout à coup, une inquiétude le tortura.
—Si j’arrive, par hasard, à New-York le vendredi soir, je ne pourrai cependant partir que le lendemain soir pour San-Francisco ! La banque sera fermée ! Sans cette maudite partie de poker, j’avais assez d’argent pour ne me ravitailler qu’à cette ville ! Cela va me faire perdre une journée !
Et il se désolait car, des calculs faits, il résultait que, si le tour du monde en quatre-vingts jours et même moins était possible, il lui fallait toutefois avoir la chance de la concordance des heures d’arrivée et de départ aux diverses stations. Le plus léger retard ne pouvait être compensé que par la vitesse plus grande des paquebots, et ne fallait-il pas compter plutôt sur les ralentissements qu’occasionnent tant de faits imprévus !
Il en était là de ces tristes réflexions lorsque la cloche sonna, en même temps que le maître d’hôtel lançait à la porte :
— Le dîner est servi, messieurs !
Et c’était ce qu’on appelle « le dîner d’arrivée » « ou «le dîner d’adieu du capitaine ». On doit se séparer le lendemain, après quelques jours d’une intimité obligatoire ; il est de coutume de remercier, par des toasts au champagne, le capitaine et les officiers qui se montrèrent toujours si prévenants et surtout, ―Neptune aidant ― conduire le navire sans encombre.
Le capitaine fait encore mieux soigner le menu, si c’est possible, et les passagers répondent à la politesse en commandant des vins d’extra, supplémentaires.
À la fin du repas, les deux Américains, le jeune Anglais et le rastaquouère de la partie de poker étaient rubiconds. Ils avaient trinqué plus que de raison, sans doute. Et, quand ils quittèrent la table, où Georges avait plus songé que mangé et bu, ils vinrent, d’un air goguenard, proposer à celui-ci de reprendre la partie interrompue.
— Merci, messieurs, dit Georges, mais j’ai besoin de prendre du repos.
— Non, monsieur, dit un des Américains, vous avez le temps de dormir à New-York… Je vous y offre un bon lit, dans mon hôtel de la soixante- septième avenue ! Vous allez venir, que j’achève de vous décaver.
Le décaver ! Ce n’était pas compliqué ni difficile ! Il lui restait trois billets de 100 francs et sept ou huit louis en poche…
— Venez jouer avec môa, dit l’Anglais, je vous en supplie.
Et le rastaquouère insista :
— Oune petite partie d’oune houre, cer mossié…
Pourquoi pas! La veine lui reviendrait peut-être… Qu’il se trouvât sur le pavé de New-York avec trois cents francs ou avec un dollar, c’était le même résultat. Il irait jusqu’au bout… Il alla s’installer à la table de poker.
À quatre heures du matin, Georges avait devant lui sept mille francs.
Les Américains manifestèrent le désir d’aller se coucher. Le jeune Anglais, qui avait gagné, de son côté, insinua qu’il serait plus sage de dormir, en effet. Quant au rastaquouère, il proposa à Georges de terminer la nuit en faisant une petite partie d’écarté…
Georges le regarda en souriant, et regagna sa cabine où, terrassé par les émotions de la journée, il ne tarda pas à ronfler, car il ronflait, comme tous les célibataires.
Rendez-vous dimanche prochain, pour découvrir la suite des aventures de Georges dans son voyage autour du monde, dans son défi contre le temps !
Un commentaire sur “Le Tour du monde en moins de 80 jours — Épisode 3”