Conte futur Pour M. H. Gomot, respectueusement. — Eh bien, il n’est que tôt ! s’écria le vieil Anthime Chatelus, en alignant deux rouleaux de louis d’or, et je regrette maintenant d’avoir vendu la « Grise » à la remonte de Guéret. J’en aurais tiré trois cents francs de plus, ce matin, à la foire de Felletin, où des maquignons achetaient tous les jeunes chevaux. La fermière de Vallières déchira les deux cartouches de papier bleu, les louis ruisselèrent sur la table où traînait un reste de repas,Continuer la lecture « Les Chevaux de guerre (conte futur) — Camille Audigier (1913) »

Lire le premier épisode 2. Le professeur d’Upsal, quand il vit que j’avais parfaitement repris mes esprits, me montra encore du doigt ces animaux protégés par les vitres de ses armoires, et me dit : — Lequel de ces individus désirez-vous que je rappelle à l’instant à la vie ? Mon savant, en m’adressant cette redoutable interrogation, me sembla transfiguré ; sa voix n’était plus mortale sonans, sa taille grandit, son geste devint superbe, et dans son oeil éclatait un feu surnaturel. Le lieu aidait aux dispositions nouvellesContinuer la lecture « Un Conteur d’Anecdotes. — Histoire d’Elfrid d’Utlange et de Catherine Madden (1844) #2 »

1. Un jeune voyageur arrivé depuis peu de temps de Stockholm est venu me voir dans ma solitude champêtre où il a passé une journée entière. Après le déjeuner, je me disposais à lui narrer, selon la presque séculaire habitude que j’en ai prise, quelques anecdotes du temps passé et présent, quand il m’a dit : — Mon respectable ami, je veux enrichir aujourd’hui votre immense répertoire de faits curieux d’une histoire que vous regarderiez comme un conte si tout autre que moi vous la débitait.Continuer la lecture « Un Conteur d’Anecdotes. — Histoire d’Elfrid d’Utlange et de Catherine Madden (1844) #1 »

L’archéologie du futur est un thème récurrent de la science-fiction ancienne ou moderne. Dans ce petit texte paru dans la presse, des questions restent sans réponse à propos d’un statue retrouvée par hasard… LA STATUE DE GAMBETTA EN L’AN 2000 M. Millaud suppose qu’en l’an 2000, en réparant le garde-meuble où il y a divers grands hommes démodés, on découvre une statue qui porte un nom assez visible encore : « Gambetta. » Il est plus que probable que cette statue a occupé une des places de ParisContinuer la lecture « La statue de Gambetta en l’an 2000 — M. Millaud (1888) »

Paul, archéologue, ayant obtenu de la Fédération Européenne l’autorisation d’entreprendre des fouilles sur les lieux où s’élevait autrefois Paris, a mis au jour, creusant au flanc de la butte qu’on appelait, en ce temps-là, Montmartre, une sorte d’édifice aux murs décorés de peintures, lesquelles sont, fait-il dire, admirablement conservées. Les choses du passé intéressent peu les gens du vingt-quatrième siècle : il faudrait, pour les connaître et les apprécier, un surcroît d’efforts que chacun répugne à donner. Une extrême aisance étant assurée à tous aujourd’hui, enContinuer la lecture « En 2305… De certaines peintures découvertes dans les ruines de Paris | François Crucy (1905) »

Comment mourut Dmitri Tcherkow par Jacques Bellême Le chef de gare prenait l’apéritif avec le maréchal des logis de gendarmerie au café des Voyageurs, quand il virent passer M. Pinson. Nul ne savait dans la petite ville qu’il était inspecteur de la Sûreté, mais tout le monde le connaissait, car il venait régulièrement, pour ainsi dire, tous les dimanches, rendre visite à sa mère, très âgée, et depuis longtemps retirée à Mainville. On n’ignorait pas que ses occupations le retenaient à Paris, mais c’était tout.Continuer la lecture « Comment mourut Dmitri Tcherkow — Jacques Bellême »

Un mécanicien de Lagny, M. Louis Hurel, âgé de 35 ans, après une bonne journée passée en compagnie d’un de ses parents, habitant rue Ordener, se disposait vers minuit à regagner la gare de l’Est lorsque boulevard de la Chapelle, sous le viaduc du métropolitain ; il fut accosté par cinq femmes qui, avec un ensemble parfait l’entourèrent et lui firent le coup du Père François. Leur victime à terre, les cinq furies avec des trépignements hystériques s’acharnèrent sur lui et lui labourèrent la figure etContinuer la lecture « Apaches en jupons : les femmes à la castagne »

Les journaux du mois d’août 3099 relatèrent un grand événement. À la fin de juillet, une feuille, qui était plus rapidement informée que les autres, avait bien annoncé l’étrange tentative. Mais les lecteurs étaient demeurés sceptiques. Ils devaient, cependant, se rendre à l’évidence : une centaine d’initiés avaient assisté à l’exploit accompli par M. Delaferme, et les chronométreurs officiels étaient sur le terrain. Nous empruntons, d’ailleurs, au Moniteur de l’Atmosphère des lignes qui rapportent avec précision les prodigieux essais de M, Delaferme et de ses émules.Continuer la lecture « L’homme qui marche — Fernand Nozière (1911) »

Nous y sommes, après plusieurs épisodes mis en ligne ici, voici le grand roman dramatique parisien mis en ligne sur Publie.net. Les épisodes publiés ici, comportant encore quelques scories et coquilles (ces t qui ressemblent à des l) , ont bien entendu été revus, relus, révisés, corrigés, et seront mis à jour dès que. C’est l’art de l’intrigue du XIXe dans toute sa splendeur. Pierre Zaccone, l’un des maîtres du roman dramatique parisien par excellence, hélas trop méconnu mais néanmoins remis au goût du jour par quelques passionnés,Continuer la lecture  »[Épisode 10] Les nuits de Paris — Pierre Zaccone (publication intégrale) »

[En 1893, Paul Giniety imagine une suite au célèbre roman d’Edmond About L’Homme à l’oreille cassée publié en 1862. Il en reprend les protagonistes pour imaginer le monde dans un siècle… un monde utopique.] Comme le bon colonel Fougas, après toutes les émotions qu’il avait éprouvées en se trouvant tout à coup, au sortir de sa merveilleuse léthargie, transporté, lui, le héros de 1813, au Gymnase, en plein Paris de 1893, se sentait très fatigué, il demanda la permission de faire un somme. L’homme àContinuer la lecture « Chronique de 1893 : la suite de L’Homme à l’oreille cassée — Paul Giniety »